La plupart des spécialistes de l’urbanisme, et ceux de la voirie en particulier, constate la place hégémonique qu’a pu prendre l’automobile dans les grandes métropoles depuis les années 70. Mais « le tout-voiture » est aujourd’hui remis en cause pour des raisons écologiques liées au besoin de diminuer les émissions de gaz à effets de serre, mais aussi pour redécouvrir que la rue appartient aussi aux piétons – enfants, adultes, personnes âgées –, aux cyclistes, aux personnes à mobilité réduite mais encore aux skaters et autres pratiques alternatives… Multiplier les usages sur le même espace, sécuriser et embellir les voiries… autant de pistes, parfois initiées par les citoyens que le Livre Vert ne manquera pas de souligner.
PARK(ing) DAY - 21 septembre 2012 de 17h à 19h - Place de la Bourse à Paris
Dans le cadre de PARK(ing) DAY 2012, Dédale, relais de la mobilisation en France, ouvre le débat sur la question des nouveaux usages urbains et plus globalement de la fabrique de la ville de demain.
De 17h à 19h, urbanistes, architectes, habitants engagés, artistes et élus... étaient invités à travailler en petit groupe sur des propositions concrètes pour imaginer ensemble l'espace public de demain.
Animé par :
- Stéphane Cagnot (Dédale / SmartCity)
- Marie-Catherine Bernand (Res publica)
Avec :
- Paul Lecroart (Institut d’Aménagement et d’Urbanisme d’île-de-France)
- Ludovic Bu (SAEMES)
- Pierre-Alain Trevelo (Agence TVK Architectes)
- Bruno Marzloff (Sociologue, Groupe Chronos)
- Nathalie Roy (Chef de projet {auxilia}, Groupe SOS)
Problématique :
Si « le tout-voiture » est aujourd’hui remis en cause par la pluaprt des décideurs et des experts, pour des raisons écologiques (émissions de Gaz à effet de serre), et pour des raisons socioculturelles (redécouvrir que la rue appartient aussi aux piétons – enfants, adultes, personnes âgées -, aux personnes à mobilité réduite), on peut se demander si l’impact de cette nouvelle conjoncture, sur la société urbaine, est réellement pris en compte dans toutes ses dimensions : urbanistique, économique, sociologique, psychologique, …
Quant à l’évolution extrêmement rapide des technologies d’éco-mobilité et des nouveaux usages, elle interroge aussi sur les capacités de la ville à digérer ces phénomènes.
- Question 1 : Piétonniser des centres-villes – bonne ou mauvaise idée ? Cette question continue à susciter des réactions passionnées. Comment sortir du « tout voiture » ou du « tout piéton » ? Quelles pistes retenir ? Quid de la réversibilité des espaces ? De la prise en compte du temps des villes (jour, nuit, semaine, we)
- Question 2 : Faire des plans de mobilité de quartier ? Plans de déplacement régional, intercommunal, communal… mais qu’en est-il au niveau du quartier ? Comment mieux prendre en compte les déplacements de proximité ? Aménagements, distribution des services, initiatives en faveur de la marche, du vélo, du déplacement des personnes à mobilité réduite, signalétique distance/temps, prise en compte des cheminements naturels, du déplacement plaisir, liens entre les îlots, les quartiers ? Comment éviter la privatisation des espaces par la résidentialisation défensive ?
- Question 3 : Quel partage des usages de la rue ? Le parti-pris aujourd’hui est de considérer qu’il faut privilégier dans l’aménagement des rues les zones 30, zones 20, le partage des usages. Mais les habitants s’inquiètent de la sécurité des piétons, des usages détournés (rodéo scooter…), de la cohabitation des modes de déplacement… A quelles conditions ce partage de la voirie est-il acceptable pour le citoyen ? Phases expérimentales, design de la rue, formation, sensibilisation ? Quelles initiatives réussies dans d’autres pays européens ? Comment changer des habitudes de séparation des usages ancrées depuis plus d’un siècle ?
- Question 4 : Les opérations d’aménagement sont-elles à la hauteur des enjeux de mobilité ?
Nouvelles formes de mobilité, vélo et voitures en libre-service, auto-partage, stationnements sécurisés des vélos, simplification et mutualisation des livraisons aux particuliers, intermodalité… Quelles opérations d’aménagement récentes vous semblent particulièrement réussies en la matière ? A contrario quelles sont celles qui ne sont pas à la hauteur ? De quelles initiatives étrangères devrait-on s’inspirer ?
- Question 5 : Le périphérique : demain un boulevard urbain ? De nombreuses initiatives visent à effacer la frontière du périphérique aux différentes portes de Paris, elles changent très fortement les habitudes de mobilité de part et d’autre du périphérique. Mais à terme, n’est-ce pas le statut même du périphérique qu’il faut changer ? Sera-t-il un jour, et à quelle échéance, un véritable boulevard urbain ? Cette hypothèse est-elle crédible ? Des expériences étrangères ont-elles été réalisées en la matière ?
SYNTHÈSE : (les participants ont tenté de répondre à toutes les questions proposées, ils n'ont pas eu assez de temps pour traiter la question du périphérique).
L’emprise du stationnement automobile en surface est un problème urbain typiquement français qui doit impérativement être solutionné afin que l’espace public retrouve une certaine malléabilité, avec des espaces simples, souples, qui permettent des usages temporaires.
Expérimenter une multitude de petits projets tout en gardant une vision globale et s'enrichir des exemples étrangers paraît aujourd'hui fondamental. Finalement la structure morphologique de nos rues, de nos places ne pose pas problème, c’est plutôt son utilisation qu’il faut revoir et rééquilibrer. Il faut organiser un processus de partage des usages sur l’espace public.
Parmi les usages urbains déficients, on note que la marche doit revenir en force aujourd’hui, non pas pour la flânerie ou le sport mais comme mode de déplacement à part entière. La ville doit donc être «marchable» et non piétonne, comme les nombreux aménagements qu'on voit encore dans les centres villes et qui vont à l'encontre de l'idée de métropole aujourd'hui largement préconisée. Enfin, plus que dans n'importe quel domaine de l'urbanisme, la mobilité et la voirie doivent être conçus avec les citoyens (usagers, commerçants, sdf, personnes âgées, jeunes,...) et non dans les bureaux d'experts.
Dédale | Paris | Tél : +33 (0) 6 31 13 35 74 | contact@dedale.info
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