La rue et les paysages urbains se sont, au fil des ans, chargés de mobiliers urbains lourds et envahissants, d’aménagements froids et impersonnels. Heureusement, certains designers, architectes et autres créatifs font preuve aujourd’hui d’ingéniosité pour développer une ville modulable et créative, faisant la part belle aux aménagements éphémères et ludiques, à la création de paysages par la mise en lumière ou encore aux signalétiques urbaines originales. Parallèlement, les artistes font de l’espace public leurs nouveaux terrains de jeu et d’expérimentation détournant nos sens et de fait, notre manière de lire et vivre l’espace public : jeux urbains, installations éphémères et pérennes, designs urbains créatifs favorisant la convivialité, etc. Ils deviennent eux aussi des acteurs incontournables de la transformation de l’espace public.
21 septembre 2012 de 17h à 19h - Place de la Bourse à Paris
Dans le cadre de PARK(ing) DAY 2012, Dédale, relais de la mobilisation en France, ouvre le débat sur la question des nouveaux usages urbains et plus globalement de la fabrique de la ville de demain.
Le 21 septembre dernier, urbanistes, architectes, habitants engagés, artistes et élus... étaient invités à travailler en petit groupe sur des propositions concrètes pour imaginer ensemble l'espace public de demain.
Animé par :
- Laure Gayet (Urbaniste, Dédale)
- Sophie Guillain (Res publica)
Avec :
- Jean-Christophe Choblet (Scénographe urbain, Créateur de Paris Plages,
Agence Nez Haut)
- Jorge Lopez (Comceci Architectes)
- Isabelle Drubigny (Hors les Murs)
- Maud Robert, (Compagnie KomplexKapharnaüm)
- Paule Kingleur (Artiste, Paris Label)
- Laurence Duffort (Directrice du CAUE de Paris)
- Thierry Paquot (Philosophe, Urbaniste)
Problématique :
La notion de créativité appliquée à la ville est devenue un incontournable des politiques territoriales. Quelle ville n’a pas aujourd’hui sa manifestation artistique dans l’espace public ? Les conférences sur le sujet se multiplient, artistes et autres créatifs sont de plus en plus associés aux différentes phases des projets urbains. N’assiste-t-on pas à un paradoxe : en cherchant à se singulariser, les villes ne finissent-elles pas par proposer des solutions banalisées ?
Dans le même temps, on constate que la rue et les paysages urbains ne répondent plus aux besoins actuels de mixité d’usage, de convivialité, de lien social, d’identification par les habitants, d’attractivité… A quelles conditions l’intervention des créatifs est-elle pertinente pour y répondre ?
Voici les questions proposées aux participants :
- Question 1 : Comment lutter contre l’uniformisation et la normalisation des espaces publics ?
- Question 2 : Comment les espaces publics peuvent-ils être modulables ?
- Question 3 : Comment favoriser une expression artistique et citoyenne plus spontanée dans l’espace urbain ?
- Question 4 : L’artiste est-il le nouveau gadget du projet urbain ?
- Question 5 : Comment animer la ville au-delà de l’éphémère ?
SYNTHÈSE : (les participants ont répondu de manière assez générale sans choisir de répondre à telle ou telle question qui leur a été proposée- cf ci-dessus)
Imaginer des espaces publics créatifs implique de mieux considérer la place de l'être humain, ses rythmes, besoins et usages dans l'espace urbain. On peut parler d'urbanisme sensoriel, capable de créer dans la rue de l'imprévu, de la turbulence…
Pour dépasser les normes urbaines actuelles, qui contribuent à l'uniformisation des espaces publics, plusieurs moyens sont identifiés par le groupe :
- connaître la réglementation pour mieux la contourner (ex : expérimenter du mobilier urbain en le classant en œuvre d'art praticable, par la création d'un événement...)
- asseoir les projets sur un diagnostic solide, analysant finement le territoire et les usages ; faire appel à des approches créatives (ex : cartographies sensibles, cartographies d’intrigues,…)
- intervenir lors de la rédaction du cahier des charges, pour favoriser la prise en compte en amont des besoins de modularité ; porter dans cette phase une meilleure attention aux sols en tant que réceptacles d'usages variés
- favoriser l'intervention des artistes et des citoyens dans l’espace public, dont la puissance transgressive et utopique permet de déclencher des transformations d’usages et de perception
- expérimenter de nouvelles formes d'aménagements et de mobiliers urbains, grâce notamment à des réalisations éphémères ; exploiter les friches à cette fin.
Le groupe de travail a identifié plusieurs chantiers de réflexion et d'action à mener :
- assouplir la réglementation pour permettre l'intervention spontanée des habitants et artistes et favoriser la création d'espaces libres d'expression,
- réduire la présence des voitures en ville afin de laisser la place à d'autres usages, fluidifier les espaces publics et réduire les interdits en travaillant sur le désencombrement (réduction des trottoirs, potelets, grilles…),
- sortir du cadre restrictif du catalogue de mobilier urbain - voire du mobilier urbain même – en favorisant une approche par les usages et multipliant les modes de conception (appels à projets artistiques, etc.)
- ouvrir un dialogue avec les pouvoirs publics afin de les mobiliser sur ces enjeux, favoriser leur prise de risque par le soutien à des projets créatifs, déplacer les limites imposées par les normes urbaines.
Dédale | Paris | Tél : +33 (0) 6 31 13 35 74 | contact@dedale.info
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