Les actions citoyennes sont d’ores et déjà nombreuses en ce qui concerne la nature en ville. Considérant ce besoin de nature exprimé de plus en plus fortement par les citoyens, il est important de comprendre à quelle échelle et sous quelle forme la nature peut s’exprimer dans l’espace public et rappeler conjointement les services qu’elle nous rend : services culturels (convivialité, pédagogie et esthétisme), approvisionnement (jardinage biologique, petite agriculture urbaine), régulation et purification de l'air (lutte contre les îlots de chaleur), régulation et purification de l'eau.
21 septembre 2012 de 17h à 19h - Place de la Bourse à Paris
Dans le cadre de PARK(ing) DAY 2012, Dédale, relais de la mobilisation en France, ouvre le débat sur la question des nouveaux usages urbains et plus globalement de la fabrique de la ville de demain.
Le 21 septembre dernier, urbanistes, architectes, habitants engagés, artistes et élus... étaient invités à travailler en petit groupe sur des propositions concrètes pour imaginer ensemble l'espace public de demain.
Animé par :
- Hélène Binet (Laissons Pousser)
- Céline Badet (Res publica)
Avec :
- Gilles Amar (Sors de terre)
- Renaud Paque (Directeur de l’Ecole du Breuil)
- Gabe (Guerilla Garderning Paris)
- Bruno Gouyette (Directeur des espaces publics et des déplacements de la
Ville de Montreuil)
- Franck Poirier (Paysagiste Agence Baseland)
- Michel Dixmier (Association Mieux Vivre sur le Plateau - Gentilly)
Problématique :
On peut considérer que la nature dans l’espace public urbain relève de 4 entités, les pieds d’arbres et parterres, les parcs, les jardins partagés, les friches et enfin les abords de voiries ; terrasses végétalisées ou encore jardins privés, n’étant pas tenus comme espace public. La vision qu’on a de la nature en milieu urbain est contrainte par notre perception éminemment culturelle de la nature : pour certains c’est un parterre de fleurs, pour d’autres une prairie d’herbes sauvages, une forêt, des allées bien dessinées…
Considérant le postulat que cette nature urbaine doit être améliorée :
- en qualité en favorisant la biodiversité, la mixité des usages et en valorisant les services écologiques que la nature urbaine peut rendre
- en quantité (afin d’offrir aux habitants un cadre de vie idéal) en diminuant les coûts de gestion, en imaginant de nouvelles surfaces de développement.
De là quels projets mettre en œuvre ? Comment ? Sous quelle forme ? Avec qui ? Quelles conséquences sur le milieu urbain ? … Bref, quels enjeux en termes d’innovation sociale et de renouvellement urbain ?
Voici les questions proposées aux participants :
- Question 1 : Tout le monde souhaite plus de nature en ville, mais quelles sont les priorités ? Pouvez-vous citer 5 actions à mettre en œuvre au plus vite pour favoriser le développement de la végétation en ville sur l’espace public ?
- Question 2 : Les friches sont très intéressantes pour la diversité mais inaccessibles pour les citadins. Que doit-on privilégier ? Comment faire cohabiter ces deux fonctions de la nature en ville ?
- Question 3 : L’agriculture urbaine : folklore, outil pédagogique ou enjeu économique ? Intensifier l’agriculture en ville au sein d’un tissu urbain dense aurait forcément des répercussions paysagères et urbanistiques (agriculture verticale notamment), est-ce ce que l’on souhaite ?
- Question 4 : De la Guerilla Gardening aux Community Park Rangers*, comment favoriser l’implication citoyenne sans la dénaturer ?
*Aux côtés d’une équipe de direction d’un parc ou d’une autorité locale, des habitants s’impliquent très fortement dans
la gestion de ce parc (que ça soit sur le nettoyage, la prévention ou la médiation) et son animation (en organisant des
événements, des ateliers de jardinage qui servent à lever des fonds). On retrouve ces « communities » dans les pays
anglo-saxons. (Voir www.green-space.com).
- Question 5 : La ville durable, enjeu du XXIe siècle se veut collaborative, avec des habitants fortement impliqués dans la vie locale. On le voit avec les jardins partagés ou même la Guerilla gardening : le thème de la nature permet de mobiliser facilement les citoyens pour qu’ils se réapproprient l’espace public. Quels sont les ingrédients de cette réussite qui pourraient être transposés dans les autres domaines (artistique, transports…) ?
SYNTHÈSE : Les questions 1 et 3 ont été traitées par les participants
Les participants ont proposé 6 actions à mettre en place visant à favoriser le développement de la nature et la participation des citoyens au jardinage, de l’espace public.
Action 1 : intensifier la sensibilisation et la pédagogie autour de la gestion différenciée (écologique) et le jardinage des espaces publics par les habitants (type guerrilla gardening, jardins partagés,…).
Action 2 : adapter la formation des jardiniers municipaux aux besoins d’éducation à l’environnement et d’animation en jardinage afin qu’ils puissent répondre aux questionnement des citoyens sur les évolutions de la nature en ville et et pour favoriser leur participation au jardinage de l’espace public.
Action 3 : sensibiliser les bailleurs sociaux aux nouvelles problématiques du jardinage collectif des espaces verts des résidences afin que des programmes d’action « jardinage » soient systématiquement mis en place.
Action 4 : ajouter un article dans le code de la construction et de l’urbanisme qui imposerait un coefficient de perméabilité minimum en pleine terre pour la construction d’habitats collectifs, comme pour la voirie. Intégrer ce coefficient dans les documents d’urbanisme (PLU).
Action 5 : favoriser l’utilisation de matériaux offrant des cavités lors de la construction de bâtiments neufs pour permettre le nichage des oiseaux et insectes.
Action 6 : étendre la notion d’espace public à la notion d’espace collectif et envisager l’action de jardinage citoyen sur des espaces non encore considérés comme publics.
Concernant l’agriculture urbaine, elle est perçue par les participants, comme vecteur de pédagogie car elle permet d’associer la nature à un usage concret et a vocation de connecter les citoyens à leur territoire, voire à leur terroir ; mais aussi comme vecteur de lien social avec le jardinage ; enfin comme une source d’inspiration potentielle pour le secteur agricole grâce aux nouveaux modèles économiques qu’elle revendique (AMAP, les fermes proposant la cueillette,…)
En revanche, les projets d’une agriculture urbaine intensive type ferme verticale en verre, ne semble pas très pertinents d’un point de vue social, écologique,…Et quoi qu'il en soit les participants ne croient pas au concept de la ville qui nourrit la ville.
Dédale | Paris | Tél : +33 (0) 6 31 13 35 74 | contact@dedale.info
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