Les nouvelles technologies de l’information et de la Communication (NTIC) changent en profondeur la perception, l’usage et l’aménagement des espaces publics. De nouveaux services urbains émergent, offrant notamment aux usagers une information en temps réel, une mise en relation entre usagers et une meilleure prise en compte en compte des besoins (design urbain interactif, applications mobiles, outils interactifs de valorisation de l’espace public…)
Au-delà des enjeux numériques, de nouveaux types de services aux citoyens et aux consommateurs émergent dans l’espace public, créant des formes économiques alternatives mais aussi une nouvelle approche du service public.
21 septembre 2012 de 17h à 19h - Place de la Bourse à Paris
Dans le cadre de PARK(ing) DAY 2012, Dédale, relais de la mobilisation en France, ouvre le débat sur la question des nouveaux usages urbains et plus globalement de la fabrique de la ville de demain.
Le 21 septembre dernier, urbanistes, architectes, habitants engagés, artistes et élus... étaient invités à travailler en petit groupe sur des propositions concrètes pour imaginer ensemble l'espace public de demain.
Animé par :
- Nicolas Douay (Urbaniste, maître de conférences en urbanisme à l’Université
Paris 7 D. Diderot)
- Marie Chojnicki (Res publica)
Avec :
- Jean-Louis Fréchin (Designer numérique No Design / Directeur artistique de
Futur en Seine)
- Stéphane Distinguin (Fabernovel / Vice-Président de Cap Digital)
- Nathan Stern (Sociologue, créateur de Peuplade.fr)
- Naïm Aït-Sidhoum (Architecte, Collectif Pied la Biche)
- Pascal Amphoux (Architecte, Géographe, professeur à l’Ecole Nationale
Supérieure d’Architecture de Nantes et Chercheur au laboratoire CRESSON
- Armel Le Coz (Designer, Co-fondateur du collectif Démocratie Ouverte)
Problématique :
A l’échelle des territoires urbains, les technologies de l’information et de la communication contribuent à une mutation des rapports à l’espace public et au temps des citadins, influencent les comportements individuels et collectifs et changent en profondeur la perception, l’usage et l’aménagement des territoires. Elles produisent sur les territoires des contractions et des dislocations urbaines, des empilements et des nœuds, des connexions…
Avec la généralisation des technologies dans la vie quotidienne des citadins (TIC mobile, réseaux ambiants, technologies sans contact, mobilier urbain intelligent…), des appropriations plus personnelles émergent et ces usages du numérique dessinent alors de nouvelles territorialités où les technologies ne viendraient pas se rajouter à l’environnement urbain mais en deviendraient des éléments constitutifs.
Le sujet du numérique dans le domaine de la ville et de l’urbanisme nous amène à nous questionner sur la place de ces outils d’une part dans les usages et les pratiques de la ville et d’autre part dans la fabrication et la production de la ville, avec finalement un usager et un citoyen aux réalités « augmentées ».
Voici les questions proposées aux participants :
- Question 1 : Comment les technologies peut-elles participer à inventer un espace public créatif et partagé davantage recentré sur le citoyen ? Culture, tourisme, éducation, travail nomade, services à la personne, concertation et co-conception urbaine, éco-mobilité, identités et communautés urbaines, réseaux sociaux… quels services imaginer pour la ville de demain ?
- Question 2 : Politiques de numérisation, ouverture des données publiques, linked data, géolocalisation et technologies mobiles contribuent-ils à la construction d’une ville enrichie ? Quels sont les enjeux pour le citoyen dans l’espace public de demain ?
- Question 3 : La ville innovante s’adresse-t-elle à tous les citoyens ? Comment prendre en compte les populations les plus éloignées des TIC et garantir de nouveaux services urbains plus inclusifs ?
- Question 4 : Marchandisation de l’espace public, pollution visuelle, contrôle de l’espace public, vidéosurveillance et traçage des comportements, risques sanitaires… l’espace public est-il menacé par les TIC ? Faut-il imaginer de nouvelles règles du jeu ?
- Question 5 : Quelles sont les opportunités offertes par les TIC en matière de co-conception, de concertation citoyenne et de participation directe des citoyens à l’animation et à la gestion de l’espace public ? Peuvent-ils contribuer à l’émergence d’un espace public plus collaboratif voire autogéré ?
SYNTHÈSE : Les participants ont choisi d'aborder les questions 1 et 3
L’espace public doit rester un espace commun, partagé, qui rapproche, qui favorise le mélange, l’imprévu. Il est nécessaire que tous les espaces ne soient pas privatisés, que certains restent publics. La dimension physique de l’espace public est essentielle et doit être préservée, défendue, cultivée. La ville numérique renvoie donc d’abord à l’espace physique et à la notion de partage dans l’appropriation de cet espace.
Il ne s’agirait pas d’une ville connectée truffée de machines et d’écrans mais au contraire d’une ville vierge de toute technologie apparente, fluide, ouverte, relativement neutre.
En matière d’urbanisme, cela peut s’illustrer par la création de lieux publics où les usages ne sont pas forcément prédéfinis, des lieux non-spécifiques. La ville pourrait ainsi permettre l’appropriation, le développement d’usages et de détournements sans n’en prescrire aucun.
Repenser les usages de l'espace public et l'augmenter de données sensibles
Les technologies participatives doivent être utilisées afin d’améliorer la connaissance territoriale (dans une phase de diagnostic par exemple). Le numérique peut en effet capter des données sensibles qui existent dans la masse : les habitants, groupes et organisation peuvent ainsi partager des formes d’intelligence territoriale.
Les nouveaux services numériques proposés aux citoyens
Cet espace public devrait être pris en charge non pas par des acteurs privés mais par la puissance publique qui, pour jouer pleinement son rôle, doit mettre à disposition des outils (cartes, données,…). Exemple : mettre à disposition un vrai fond de carte, qui permettrait de partager les points de vue sur le territoire sans avoir à recourir à des services privés. La ville créative numérique doit s’adosser à la créativité des citoyens, ne pas chercher à faire des services créatifs mais reconnaître aux citoyens leur capacité à inventer, à improviser. Elle doit également être un espace de sérendipité.
Fracture numérique ?
La fracture semble générationnelle, plus que sociale. Il faut toujours faire attention à ne pas substituer une technologie à un fonctionnement physique, mais compléter et aller vers une hybridation de l’expérience (physique, avec interactions numériques).
Deux modèles se profilent :
- Celui de la collectivité qui, si elle doit créer des services de ville innovante, doit surtout faire attention à ne pas créer des inégalités, à ne pas niveler par le bas.
- Celui des créateurs de services qui cherchent à innover sans forcément s’occuper des plus défavorisés et qui cherchent à tirer vers le haut.
Entre ces deux modèles : une approche souple consistant à combiner les deux approches de façon complémentaire.
Une médiation, une animation est également nécessaire, avec des personnes faisant le lien/pont entre les usagers et les technologies, mais également des technologies transparentes : plus une technologie sera transparente, plus facile sera l’usage pour tous.
Dédale | Paris | Tél : +33 (0) 6 31 13 35 74 | contact@dedale.info
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